Conchil-le-Temple

[NB: we have no information the baptismal font of this church] A decorated stone mortar dug up in the foundations of a medieval farm in 2005 is reported in Cercy et al. (2017): "En 2005, une ferme de la fin du Moyen-Âge et du début des Temps modernes a été fouillée à Conchil-le-Temple [...] Un « mortier » en pierre, à la facture soignée, était mis en œuvre dans les fondations." The object is described in detail in the same source: "Mortier, bénitier ou mesure de capacité ? Le récipient en pierre 1051.1 Le récipient 1051.1 est une pièce presque intacte, d’une grande finesse d’exécution [...] il s’agit de l’unique élément de remploi identifié dans les substructions de la ferme de cette période [...] Le récipient est sculpté dans un calcaire bathonien à oolithes, dénommé pierre de Marquise [...] il s’agit, avec la pierre de Tournai, d’un des rares bons matériaux de construction et de sculpture de la région Flandre-Artois [...] L’objet est un bloc monolithe. Il mesure 28 cm de hauteur totale, pour un poids de 26,6 kg. Il se décompose en une cuve d’une contenance de 6,5 litres, munie de deux anses décollées opposées et de deux versoirs, reposant sur une base en tronc de pyramide. Le diamètre extérieur de la cuve est d’environ 30 cm alors que la base, de section carrée, mesure 24 cm de côté. La lèvre est épaisse de 4 cm au maximum. L’intérieur de la cuve est presque cylindrique, le fond très légèrement concave (tab. II). La surface interne est délibérément polie, mais ne semble pas usée. L’une des anses manque, une ouverture de forme ovale a été ménagée a posteriori à l’emplacement de la lacune. Chacun de ces éléments (cuve, registre supérieur, anse, base) fait l’objet d’un traitement de surface différent. Plusieurs traces d’outils sont identifiables. Les traces sur la cuve sont linéaires, discontinues et présentent un motif constant qui ne se chevauche pas. Ces traces perpendiculaires sont très régulières, néanmoins sans aspect rayonnant comme le ferait la bretture. C’est pourquoi, il est préférable de proposer l’utilisation de la gradine [...] Ce type de gradine faisant partie des plus fines, utilisées par le sculpteur sur des matériaux tendres [...] utilisées particulièrement à l’époque gothique [...] On distingue deux registres au sommet de la cuve : la partie inférieure est traitée en léger relief, la partie supérieure porte une bande de 4,9 cm de large, soigneusement polie, qui porte un décor de chevrons. Une gorge distingue le registre supérieur du bord proprement dit. Quatre figures humaines androgynes, imberbes et juvéniles décorent les angles et soulignent les éléments fonctionnels de la pièce, versoirs et anses. Les visages sont identiques par angles opposés. Chacun des personnages a les yeux en amande cernés d’un double trait. Le nez est peu marqué et la bouche, petite, esquisse un léger sourire. Au nu des versoirs, les têtes portent une coiffure mi-longue, faite de quatre mèches formant une boucle sous l’oreille. Le personnage porte une frange, la tête est ceinte d’une coiffe en forme de calot. Au dessus des anses, le visage est de taille plus petite. La coiffure, surmontée d’une sorte de couronne diffère également : plus courte, elle est formée par quatre mèches moins marquées [...] La base présente une taille très finement ciselée en chevrons verticaux, également appelée en épi [...] Une grande régularité a été apportée à cette taille ornementale [...] L’intérieur du récipient n’est pas marqué par un usage intensif. L’ouverture au bas de la cuve n’est pas due à l’usure et sans doute peut-on y voir un réaménagement intentionnel [...] Le récipient de Conchil-le-Temple est, à notre connaissance, le seul qui soit orné de quatre visages humains. Pour autant, on retrouve des traitements [...] comparables sur le bénitier de l’église paroissiale de Sachin [...] L’utilisation de têtes régulièrement [...] nous donne un repère chronologique large mais qui permet de situer ce récipient aux XIIe- XIIIe siècles [...] ce type d’objet est régulièrement qualifié de « mortier » et/ou interprété comme une mesure de capacité en pierre, bien que l’on en rencontre de similaires dans des églises paroissiales, avec fonction de bénitier [...] En Picardie comme dans les Pays Bas méridionaux, les mesures de capacité mobiles, auxquelles se rattachent les « mesures-bénitier » semblent prédominer [...] Parmi les multiples aspects que prennent ces objets, il distingue les « mesures- mortier » à anses décollées ou non, dont il souligne l’ambiguïté de la fonction, et des « mesures-bénitier » placées dans des églises [...] l’absence d’usure, la richesse du décor, la proximité avec des modèles iconographiques religieux (notamment les fonts baptismaux), incitent à privilégier, avec toute la prudence de rigueur, une fonction première comme mesure de capacité, avec, peut-être, un remploi comme bénitier. Il est possible, dans ce cas, que cet objet ait été récupéré des biens de la commanderie proche. La fonction du récipient en pierre de Conchil-le-Temple, comme celle des pièces découvertes récemment à Paris, Troyes ou Auxerre, ou des récipients conservés dans les musées ou les églises, reste encore à déterminer avec précision.